- éternellement
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• 1265; de éternel♦ D'une manière éternelle.1 ♦ Hors du temps. « L'Écriture dit que le Christ demeure éternellement » (Pascal).2 ♦ De tout temps, de toute éternité. ⇒ toujours. La loi du plus fort s'impose éternellement.3 ♦ Sans fin. ⇒ indéfiniment. « Ah ! faut-il éternellement souffrir, ou fuir éternellement le beau ? » (Baudelaire).4 ♦ Sans cesse, continuellement. Allez-vous rester là éternellement ? ⇒ interminablement, toujours.♢ Péj. ⇒ perpétuellement, sempiternellement. « M. Eyssette, de le voir éternellement la larme à l'œil, avait fini par le prendre en grippe » (A. Daudet).Synonymes :- indéfinimentSans cesse, de façon permanente et inévitable ; toujoursSynonymes :- inévitablement- perpétuellement- sempiternellement (littéraire)- toujourséternellementadv.d1./d Dans l'éternité, pour toujours. Dieu existe éternellement.d2./d Toujours, continuellement. être éternellement malade.⇒ÉTERNELLEMENT, adv.D'une manière éternelle.A.— Hors du temps, sans commencement ni fin. Dieu existe éternellement; durer éternellement. Une réalité immuable, sereine, éternellement bienheureuse (GREEN, Journal, 1941, p. 109) :• 1. Qu'êtes-vous, (...) sinon (...) tout ce que nous pouvons nous figurer être éternellement, essentiellement, immuablement bon et vrai ...BREMOND, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 261.B.— De tout temps. La perfection éternellement recommencée du cercle. La question « qu'est-ce-que l'être? » est une question vide de sens et qui doit rester éternellement, nécessairement sans réponse (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 16) :• 2. ... l'amie de Mlle Vinteuil avait dégagé, de papiers plus illisibles que des papyrus ponctués d'écriture cunéiforme, la formule éternellement vraie, à jamais féconde, de cette joie inconnue, l'espérance mystique de l'ange écarlate du matin.PROUST, Swann, 1913, p. 262.C.— P. exagér.1. Sans fin, indéfiniment; continuellement, toujours. Une mer éternellement agitée, la banquise éternellement glacée du pôle; se reprocher éternellement qqc., se souvenir éternellement de qqc. Mon Adèle, tu es à moi et tu seras éternellement à moi (HUGO, Lettres fiancée, 1821, p. 62). Le foyer où devait brûler éternellement le feu sacré (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 177) :• 3. Tienne, immuablement tienne doit se réjouir d'être mon âme. Sois mon rocher, ô Dieu, sois ma lumière, sois éternellement mon assurance!ROLLAND, Beethoven, 1937, p. 61.2. Pour toujours, à jamais. Est-ce donc éternellement fini entre nous? (DUMAS, fils, Dame Cam., 1848, p. 286). Il ne sera pas éternellement ministre (DRUON, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 158).— Loc. adv. Pour éternellement. Pour toujours. Laisse-moi te toucher avant que nous nous séparions pour éternellement (CLAUDEL, Échange, 1894, II, p. 697).3. Très souvent, à toute occasion. Fumer éternellement sa pipe, ressasser éternellement la même chose. Un sourire si éternellement immobile qu'il semblait peint sur ses lèvres (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 200). On n'est pas obligé de parler éternellement de l'affaire Dreyfus (PROUST, Sodome, 1922, p. 885).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1175 eternaument (B. DE STE-MAURE, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 26203). Dér. du fém. de éternel; suff. -ment2. Fréq. abs. littér. :1 386. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 928, b) 1 706; XXe s. : a) 2 721, b) 1 697.
éternellement [etɛʀnɛlmɑ̃] adv.ÉTYM. V. 1265; éternaument, v. 1175; de éternel.❖♦ D'une manière éternelle.1 Hors du temps. || Dieu existe éternellement. || Axiome mathématique considéré comme éternellement vrai.1 L'Écriture dit que le Christ demeure éternellement, et celui-ci dit qu'il mourra.Pascal, Pensées, VIII, 573.2 Je suis obligé d'avouer un être où la vérité est éternellement subsistante, et où elle est toujours entendue.Bossuet, Traité de la connaissance de Dieu…, IV, 5.2 De tout temps, toujours. || L'homme est éternellement la dupe de son imagination. || Une profonde remarque, éternellement valable. || La loi du plus fort s'impose éternellement.3 Sans fin. ⇒ Indéfiniment. || Le bonheur des élus durera éternellement (→ Assurer, cit. 7; autorité, cit. 1; catacombe, cit. 1). || Être damné éternellement (→ Damner, cit. 3). || Être éternellement privé de… (→ Douceur, cit. 12).3 Et trois ou quatre seulement,Au nombre desquels on me range,Peuvent donner une louangeQui demeure éternellement.Malherbe, Odes…, XVI, « À la reine sur l'heureux succès de sa régence ».4 (…) Dieu ne laissera pas éternellement les autres peuples dans ces ténèbres (…)Pascal, Pensées, IX, 619.5 Ah ! faut-il éternellement souffrir, ou fuir éternellement le beau ?Baudelaire, le Spleen de Paris, « Confiteor de l'artiste ».6 Toujours, à jamais, éternellement,Nuit ! Silence ! Oubli des heures amères !Que n'absorbez-vous le désir qui ment,Haine, amour, pensée, angoisse et chimères ?Leconte de Lisle, Poèmes tragiques, « Lampe du ciel ».4 Sans cesse, continuellement. || Allez-vous rester là éternellement ? ⇒ Interminablement, toujours; ad vitam æternam (fam.).7 Voilà cette force, cette raison, cette sagesse qu'ils nous vantent éternellement.♦ Péj. ⇒ Inévitablement, perpétuellement, sempiternellement. || Elle est éternellement en retard. || Avoir éternellement la larme à l'œil (→ Abreuver, cit. 8). || Être éternellement dérangé dans son travail. || Cet enfant est éternellement vautré par terre. || C'est éternellement la même histoire.8 (…) tu prétends (…) que j'endure éternellement tes insolences et tes débauches ?Molière, le Médecin malgré lui, I, 1.
Encyclopédie Universelle. 2012.